show de will i am au Grand Stade

Inauguration du Parc Olympique Lyonnais

A quelques mois du lancement de l’Euro 2016, qui débutera le 10 juin avec un match d’ouverture au Stade de France, le Grand Stade de Lyon a été inauguré : le match de Ligue 1 entre l’OL et Troyes a été suivi d’un show animé par le rapper américain will.i.am, membre du groupe The Black Eyed Peas. Une victoire lyonnaise suivie d’un mix oscillant entre le hip hop et la dance ont-ils pu décrisper Jean-Michel Aulas ?

Un Olympique Lyonnais à la fête

Pour le premier match dans son nouveau stade, l’Olympique Lyonnais avait la chance d’affronter la lanterne rouge du championnat, Troyes. A la peine en championnat, éliminés de la Ligue des Champions, les Gones, sous la houlette de leur nouvel entraîneur Bruno Génésio, devaient réagir après avoir enchaîné six matches sans victoire….

Dans un stade quasi plein, accueillant 55 169 spectateurs pour une capacité optimale de 58 000 places, les Lyonnais ont ouvert le score dès la 18e minute grâce à Alexandre Lacazette, de nouveau inspiré devant la cage adverse. Après ce début de match tonitruant, les supporters lyonnais espéraient suivre une rencontre en toute sérénité. C’était sans compter sur les vieux démons des ex joueurs d’Hubert Fournier. Incapables de donner le coup de grâce aux Troyens, les Lyonnais ont été remontés au score grâce à un formidable but inscrit par Camus après l’heure de jeu. Devant un tel scénario, à même de donner des sueurs froides aux spectateurs et de renfrogner encore plus qu’à l’habitude le magnat Aulas, les Lyonnais ont su réagir grâce à un exploit personnel de Ghezzal, suivi d’un coup de chance sur une frappe sans contrôle de Ferri et conclu par un but de Beauvue. Un festival de buts dans le dernier quart d’heure qui, à défaut d’avoir fait oublier les lacunes des Gones, aura permis au public d’exulter et de fêter la victoire sur les rythmes endiablés du rappeur californien.


Quelques images de l’inauguration en musique du Grand Stade de Lyon

Grand Stade de Lyon : l’envers du décor

L’inauguration en grande pompe voulue par Jean-Michel Aulas ne doit pas faire oublier les nombreuses vicissitudes du projet. En tout premier lieu, une levée de boucliers avait suivi l’annonce de la construction du grand stade en périphérie de Lyon, dans une zone champêtre sur la commune de Décines. En dépit des multiples recours des riverains et de la motivation de très nombreux zadistes, l’aménagement de ce projet pharaonique a quand même pu voir le jour. D’un coût total de 405 millions d’euros, le Stade des lumières est bien plus qu’une enceinte dédiée au football : elle compte également un parc d’affaires, un complexe médical et de remise en forme, une plate-forme dédiée aux loisirs, des restaurants et des hôtels mais aussi un Musée du sport rhônalpin. Un véritable melting pot destiné à faire affluer le cash dans les caisses de l’Olympique Lyonnais. En effet, le cours de l’action de l’OL est en chute libre et l’élimination prématurée de la Ligue des Champions a encore grevé les finances du club !

Cette enceinte est la première à être entièrement financée par des fonds privés, alors que d’autres constructions ou rénovations de stades destinés à accueillir l’Euro 2016 ont été réalisées dans la cadre d’un partenariat public-privé. Toutefois, dans le cas de Lyon, il convient de préciser que le contribuable a également été fortement sollicité à hauteur de plus de 200 millions d’euros (rien de moins), somme destinée à financer les infrastructures de parkings et d’accès au stade, beaucoup plus éloigné de la métropole lyonnaise que ne l’était Gerland.

Alors, le Grand Stade de Lyon, projet démesuré destiné à servir l’ego d’Aulas ou projet précurseur des futurs grands aménagements sportifs français ?
Les performances plus que moyennes de Lyon en championnat, l’absence de perspective européenne pour la saison prochaine laissent planer le doute quant à la rentabilité de l’équipement sportif. En effet, après avoir hébergé six rencontres de l’Euro 2016, dont une demi-finale, les tribunes seront-elles à chaque fois garnies ? Cette inquiétude explique certainement les récentes déclarations du dirigeant lyonnais sur RMC soucieux de modifier la Ligue 1 afin de favoriser l’accession des gros clubs à la Coupe d’Europe, à même de rentabiliser les nouveaux stades « qui permettent de visualiser et de vendre plus cher nos droits télé, comme l’ont fait l’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne et maintenant l’Italie. »
Affaire à suivre