Ce mercredi 15 juin 2016, les Français affrontaient dans un Stade Vélodrome archicomble les Albanais, contre lesquels ils avaient disputé deux matches amicaux dans le cadre de la préparation à l’Euro 2016, matches qui s’étaient soldés notamment par une défaite à Tirana. Après le match nul de la Suisse contre la Roumanie, l’enjeu était très clair pour les Bleus ; empocher les points de la victoire pour confirmer leur première place du groupe A. A l’inverse, les Albanais devaient surtout ne pas perdre pour conserver une chance de se qualifier pour les huitièmes de finale.
Une première mi-temps ennuyante
Avant le coup de sifflet, Didier Deschamps avait concocté deux surprises, en titularisant Martial, à la place de Griezmann et surtout Coman à la place Pogba. Sanction de l’entraîneur après leur prestation en demi-teinte face à la Roumanie ou simple coaching en vue d’une longue compétition ? En tout état de cause, c’est une équipe à tonalité offensive qui était alignée sur la pelouse. Et pourtant, tout au long de la première période, ce sont des Bleus sur le reculoir, manquant de vivacité, et dont les attaquants, dos au jeu, ne se sont procurés aucune occasion dangereuse, ne cadrant aucune frappe, qui ont balbutié leur football.
Côté Albanais, la stratégie était simple : tenir en défense et profiter d’éventuelles failles pour marquer en contre. D’ailleurs, l’entraîneur albanais n’avait-il pas décidé de jouer avec un attaquant, Sidoku évoluant seul en pointe ? Profitant du manque d’agressivité des Français, qui jouaient sans accélération, les Albanais parvenaient même à se montrer dangereux, sur coup de pied arrêté. En effet, ils accumulaient tranquillement les corners, preuve de leurs incursions de plus en plus fréquentes dans le camp tricolore.
Néanmoins, c’est sur un score vierge que les deux équipes rentraient aux vestiaires, quelque peu brocardées par les spectateurs du Vélodrome qui, habitués à voir du beau jeu avec l’OM, réclamaient des buts, avec la rentrée de Pierre-André Gignac par exemple.
Jusqu’au bout du suspense !
Certainement recadrés par Deschamps, les Bleus rentraient sur la pelouse avec de meilleures aspirations offensives. Pour muscler son milieu de terrain et ainsi permettre une récupération de balle plus haut, le sélectionneur avait fait rentrer Pogba, en lieu et place de Martial, quelque peu décevant au cours des 45 premières minutes. Et ce sont les Français qui se montraient les plus à l’affût, en se procurant par Coman une belle occasion dès la 47e minute. Euphorie de courte durée car, dans la foulée, les Albanais jouaient avec les montants d’Hugo Lloris. En effet, le portier tricolore était sauvé par son poteau à la 52e minute.
Enfin, le match s’emballait et le chaos pouvait survenir à tout instant, pour les Albanais, qui commençaient à accuser le coup physiquement, comme pour les Bleus, qui ne possèdent toujours pas l’assurance tout risque en défense. Pour animer davantage le jeu et profiter de son ascendant physique dans le jeu, Deschamps faisait entrer Griezmann à la place de Coman. Hasard ou conséquence, quelques instants plus tard, Giroud touchait à son tour le poteau sur un centre de Patrice Evra, et tout le Stade Vélodrome donnait de la voix, persuadé du succès possible de ces héros.
77e minute : Gignac retrouve son Stade, en remplacement d’un Olivier Giroud très actif. Deschamps espérait peut-être que le mexicain allait signer son retour à Marseille par un but. Et pourtant, c’est Antoine Griezmann qui allait à la 89e minute éclaircir l’horizon tricolore par une superbe tête décroisée sur un centre de Rami. Comme à son habitude, l’équipe de France attendait la dernière minute pour s’ouvrir les portes de la victoire, face à des Albanais exténués. Et pour clore la fête, Dimitri Payet, encore lui, doublait la mise. Récupérant le ballon sur une magistrale ouverture de Pogba (achevée par une glissade témoignant une nouvelle fois de la mauvaise qualité de la pelouse), le réunionnais, par un crochet et une frappe enroulée du droit, trompait le gardien Berisha et inscrivait déjà son 2e but de la compétition.
La France assure son leadership dans le groupe A
C’est une excellente opération comptable qu’ont réalisé les Bleus en s’imposant face à l’Albanie car auparavant, la Suisse et la Roumanie se neutralisaient au Parc des Princes. Ce sont les Roumains qui ont ouvert le score dès la 18e minute, sur penalty comme contre les Bleus, en raison d’un tirage de maillot flagrant dans la surface de réparation. Et c’est encore Stancu qui a marqué, d’un tir dans le petit filet gauche. Alors que les Roumains auraient pu tuer le match à plusieurs reprises, tant les Suisses les laissaient manœuvrer à l’approche des 25 m, ce sont les Helvètes qui ont réussi à égaliser grâce à une superbe reprise du gauche de Mehmedi.
Les Suisses, derniers adversaires de la France, ont montré des failles et surtout, ont été beaucoup moins dominateurs et solides que face à l’Albanie, qu’ils avaient battu 1 à 0 lors de la première journée du groupe A. Espérons que pour le dernier match du groupe A, les Bleus n’attendront pas les derniers instants de la rencontre pour trouver la faille et terminer les phase de poule avec un total de 9 points. A suivre le 19 juin, à 21h, à Lille.