Payet arme son tir du gauche

Une pluie de paillettes sur le Stade de France

Vendredi 10 juin 2016, 21h, dans un Stade de France pavoisé de maillots tricolores et parsemé de spectateurs au maillot jaune, le coup d’envoi était donné pour le match d’ouverture opposant l’Equipe de France à celle de Roumanie ; l’occasion pour Didier Deschamps de tester ses joueurs, non plus en match amical, mais en confrontation réelle pour une course à la qualification aux huitième de finale.

Un début de match compliqué

Devant l’équipe type du sélectionneur français, qui avait aligné sa défense à 4, recomposée après les nombreux forfaits et blessures, ses trois milieux et son trio d’attaque, se trouvait une équipe roumaine emmenée par son capitaine Chiriches et animée par un seul attaquant en pointe, Andone. Mais loin de jouer seulement la défense, la formation roumaine allait dès le début poser des soucis aux Français. 4e minute de jeu, sur corner, Lloris était obligé de s’interposer face à Stancu ; sur le deuxième corner consécutif, le même Stancu envoyait la balle juste au-dessus de la barre transversale. Ainsi, contre toute attente, les premières minutes étaient plutôt à l’avantage des joueurs d’Anghel Iordanescu…

Après une entame de match difficile face à des Roumains plus offensifs et inspirés que prévu, les Bleus reprenaient leurs esprits et commençaient à prendre leur marque dans la moitié de terrain adverse ; à la 14e minute, Griezmann manquait de peu d’ouvrir la marque, sa tête à bout portant heurtant le montant du portier roumain. L’attaquant madrilène, Dimitri Payet mais aussi Olivier Giroud faisaient peser une pression de plus en plus importante sur la défense roumaine, mais le score était toujours nul et vierge à la mi-temps !

Une deuxième période à suspense

Face au bloc roumain, les joueurs français devaient se montrer encore plus incisifs, mais comme en première période, ce furent les joueurs de l’Est qui se procurèrent la première occasion de la seconde mi-temps ; sur un cafouillage de la défense française, toujours fébrile, Stancu réussissait à se défaire du marquage de Rami mais manquait de peu le cadre ! Et sur le but opposé, Giroud cadrait mais ne trouvait pas la faille, en dépit des bons ballons distillés par ses partenaires, notamment Payet et Sagna. Pogba alertait à la 57e minute le gardien roumain : sur un magnifique passe en retrait de Payet, il ajustait une reprise de volée qui terminait sa course dans les bras du portier. Et c’est encore sur une passe de Payet, décisive, cette fois, que la délivrance est venue à la 58e minute : sur un centre de la gauche, Giroud ouvrait la marque. Enfin le stade de France s’embrasait !

Joie de courte durée, car alors que tout le monde s’attendait à ce que ce but salvateur libère complètement les joueurs français de la pression et surtout porte un coup de massue aux velléités offensives roumaines, ce furent bien les joueurs de l’Est qui reprirent le contrôle du jeu et sur un contre, réussirent à obtenir un penalty. Evra, en retard, faisait bêtement un léger croc en jambe dans la surface de réparation et déséquilibrait Stanciu. L’arbitre assistant s’empressait de dévoiler le larçin à l’homme en noir et au sifflet qui désignait le point de penalty ; formalité pour Stancu qui permettait à la Roumanie d’égaliser, à la 65e minute. 1 partout, balle au centre et 25 minutes pour faire la différence !

Immédiatement après le but, Deschamps faisait rentrer Kingsley Koman à la place de Griezmann, moins en vue que lors des précédents matches de l’Equipe de France ; quelques minutes plus tard, Pogba, moins incisif que d’habitude, était remplacé par Martial : les milieux et attaquants tricolores multipliaient les slaloms dans la moitié de terrain adverse, mais cette domination était stérile, les Roumains semblant très bien se contenter du point du match nul pour ainsi conserver tous leurs espoirs de qualification…

Et alors que l’on approchait du temps additionnel, à la 89e minute, Dimitri Payet, l’homme du match, d’une superbe frappe du gauche, délivrait l’Equipe de France.

Payet, le héros du jour

Dimitri Payet, qui n’était pourtant pas en odeur de sainteté il y a quelques mois encore, est pourtant l’homme providentiel de l’Equipe de France. En effet, ce n’est pas la première fois qu’en toute fin de match, alors que les Bleus se dirigent vers un match nul, il renverse la situation. Rappelez-vous, du coup franc de Payet face au Cameroun, qui permettait à la France d’arracher la victoire face aux Lions Indomptables…

Virevoltant sur la pelouse jusqu’à sa sortie sous les acclamations de la foule à la fin du temps additionnel, ému aux larmes par le scénario du match et son rôle décisif, Payet a une nouvelle fois prouvé qu’il était le fer de lance de l’Equipe de France. Passeur et butteur, il fait partie du trio offensif indiscutablement !

Espérons que cette première victoire dans la douleur, mais ô combien importante, va permettre aux Bleus de gagner en confiance dans ce groupe A et ainsi d’offrir une meilleure solidité défensive et de conserver son peps offensif face à l’Albanie, le 15 juin à 21h au Stade Vélodrome.