Griezmann double buteur face à l'Irlande

Les Bleus accèdent aux quarts de finale

Après les Polonais, les Gallois et les Portugais, c’était au tour des Français et des Irlandais de rêver à une place en quart de finale. Dans un stade lyonnais où le vert de la pelouse faisait écho aux maillots des supporters irlandais, les Bleus pouvaient eux aussi compter sur leur public pour s’imposer et ainsi poursuivre l’aventure.

Dichotomie entre la première et la seconde période

Alors que Didier Deschamps avait aligné son équipe type, composée de notre quator défensif habituel, à savoir Sagna, Rami, Koscielny et Evra, de notre solide milieu, composé de Pogba, Matuidi et Kanté, et de notre trio de choc à l’attaque, avec Giroud flanqué de Payet et Griezmann, les Irlandais présentaient une composition plus défensive, avec seulement deux flèches à l’avant. En effet, le dispositif irlandais misait pour se procurer des occasions sur de longs ballons aériens, récupérés et exploités grâce au jeu de tête de leur avants Murphy et Long.

Sans espérer que l’Equipe de France ne plante un but d’entrée, on n’osait imaginer début de match plus catastrophique. Suite à une mauvaise relance, suivie d’une glissade de Rami, d’une charge inutile de Pogba, les Irlandais obtenaient dès la 2e minute un penalty, stupide mais indiscutable. Brady se chargeait de le tirer, prenant à contre-pied Lloris. 1 à 0, le public bleu était dépité tandis que les Irlandais chantaient de plus en plus fort.

Durant toute la première période, les Français se montraient sous leur plus mauvais jour. Les arrières latéraux, Evra et Sagna, ne montaient pas assez, se contentant de défendre plus ou moins bien, Murphy alertant sérieusement Lloris à la 21e minute. Pogba au milieu passait plus de temps à invectiver l’arbitre qu’à se reconcentrer suite à sa grosse bévue. Les Irlandais essayaient de gagner du temps, sur les relances de leur gardien Randolph, mais également en se roulant facilement par terre ou en feignant plus ou moins des blessures, ce qui avait le don de pousser à bout les 11 acteurs français ainsi que leur sélectionneur. Au final, les Bleus ne se montraient inquiétants que sur coup de pied arrêté : Payet à la 18e ou Pogba à la 23e cadrait leur tir, sans réel danger pour le portier irlandais.

Le jeu était de plus en plus haché, entrecoupé par les nombreuses fautes, qui valurent d’ailleurs deux cartons jaunes aux Français, le premier pour Kanté, synonyme de suspension en cas de qualification pour les quarts, tout comme son compère Rami… Et en dépit d’une belle occasion dans les arrêts de jeu, où les tirs de Payet et Griezmann furent successivement détournés, les Bleus n’inquiétaient pas des Irlandais bien en place et décidés à conserver le score de 1 à 0. Les Français, désorganisés, n’avaient visiblement pas la solution dans les pieds ou dans la tête pour revenir à la marque.

Heureusement, les intentions étaient bien meilleures au retour du vestiaire et les changements opérés par Deschamps bénéfiques. L’entrée de Koman à la place de Kanté augmentait le potentiel offensif des Bleus, qui posaient beaucoup plus le pied sur le ballon. Dominateurs dans tous les secteurs du jeu, ils pressaient de plus en plus des Irlandais timorés, concédant plusieurs corners. Mais dominer n’est pas gagner. Et à la 58e et à la 61e, Griezmann allait sceller le sort du match.

L’homme du match : Griezmann

Le madrilène, dont le but face à l’Albanie lui avait permis de lancer son Euro, a fait trembler à deux reprises les filets adverses. A la 58e minute, sur un centre de Sagna (au passage beaucoup plus actif qu’en première période), Griezmann au point de penalty décochait une tête qui laissait de marbre le goal irlandais. Trois minutes plus tard, à la 61e, grâce à une lumineuse remise de la tête de Giroud, Griezmann se retrouvait en position de tir face à Randolph, qu’il crucifiait d’un tir à ras de terre du gauche. En quelques minutes, la France avait renversé la vapeur, et l’Irlande…

Toujours hyperactif, Griezmann allait certainement marquer un 3e but, quand il était arrêté aux abords de la surface de réparation, de manière illicite, par Duffy, lequel écopait d’un carton rouge. 66e minute, les Irlandais étaient réduits à 10 et subissaient de plus en plus les assauts tricolores. En effet, l’addition aurait pu être beaucoup plus lourde : Gignac, rentré à la place de Giroud, frappait la transversale d’une superbe frappe enroulée à la 78e minute ; quelques minutes plus tard, sa déviation instantanée sur un centre de Matuidi passait de peu à côté du cadre.

Au coup de sifflet final, le Stade de Lyon pouvait laisser échapper sa joie de voir les Bleus qualifiés pour les quarts de final, face à un adversaire encore non désigné entre l’Angleterre et l’Islande qui s’affrontent demain. Si l’efficacité offensive de l’Equipe de France ne fait aucun doute, sa fébrilité défensive laisse planer des inquiétudes quant à sa réelle chance de gagner l’Euro 2016, face à des adversaires autrement plus redoutables, comme les Allemands. Ces derniers montent en effet tranquillement en puissance, en témoigne la facile victoire de la Mannschaft 3 à 0 face aux Slovaques.